Tous les ans, en partenariat avec l'Université de Lorraine, l'INSERM et la Nef des Siences, l'association Accustica coordonne l'opération "A votre santé !" en Grand-Est. C'est l'occasion de  rencontrer le monde de la recherche médicale et biologique, au travers de conférences, d'ateliers, d'expositions et d'activités ludiques sur le thème du corps humain et de la santé.

Cette année, le planétarium de Reims se joint à l'événement, en compagnie de Jérémie GAVEAU, enseignant-chercheur à l'INSERM, spécialiste des neurosciences. Il travaille au sein de l'unité de recherche CAPS (Cognition, Action, et Plasticité Sensorimotrice).

Sous les étoiles du planétarium, à l'occasion d'une séance inédite, Jérémie GAVEAU nous emmènera à la découverte de ses travaux sur la réponse du corps et du cerveau à la micro-gravité. Nous discuterons également des futurs voyages de l’homme dans l’espace, mais aussi des retombées terrestres des recherches médicales menées à bord de la station spatiale internationale.

A cette occasion, nous lui avons posé trois questions, auxquelles il a gentiment accepté de nous répondre.

En guise d'apéritif à sa venue au planétarium le 16 mars prochain, nous vous proposons de découvrir cet échange en avant-première.

• De quand datent les premières expériences médicales que nous pourrions qualifier de « spatiales » ? Ont-elles débuté avec le vol de Youri Gagarine en 1961 ou bien avaient-elles démarré avant ?

Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, avec le lancement de missiles V2 modifiés, contenant des drosophiles pour étudier les premiers effets d'un séjour dans l'espace sur des organismes vivants terrestres. Savoir si des organismes vivants pouvaient survivre dans l'espace était une première question de santé à laquelle il fallait répondre.

• Quelles sont aujourd’hui les applications les plus utiles – mais peut-être les plus insoupçonnées – des recherches menées dans l’espace dans le domaine médical ?

Une application très utile dans la vie de tous les jours concerne les connaissances acquises au cours des vols spatiaux de longue durée sur les effets chroniques d'une augmentation du taux de CO2 dans l'air ambiant. Ces vols ont permis de découvrir que si le niveau de CO2 passe au dessus de 0,3% (environ 0.04% en conditions normales), les effets sur l'organisme peuvent aller jusqu'à la perturbation de l'équilibre acido-basique de l'organisme (cet équilibre représentant un pilier fondamental de la santé). Le niveau de C02 augmentant continuellement sur terre du fait des activités humaines, des problèmes de santé publique sont anticipés à long terme.

• Et enfin, quels seront les défis et les contraintes que devront affronter les organismes des astronautes qui, dans le futur, partiront pour des missions de longue durée, loin de l’orbite terrestre ?

Les défis et contraintes sont multiples, et nous ne les connaissons probablement pas encore tous. Les principaux incluent les modifications physiologiques dues à l'absence de gravité. Parmi ces dernières, on peut citer le déconditionnement musculaire, osseux, et cardio-vasculaire, mais également des altérations cérébrales, et rétiniennes.
L'exposition du corps humain aux radiations est une autre source d'effets néfastes, comme l'accroissement du risque de développer un cancer.
Il ne faudra pas non plus négliger les effets psychologiques dus à un isolement intense et de longue durée, pouvant aller jusqu'à la dépression et au délire !

Pour aller plus loin :

https://presse.inserm.fr/lapes...

À votre santé ! : Le mois de la santé en Grand Est se déroule sur toute la période du mois de mars, retrouvez la programmation de tous les événements à cette adresse :

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