La convention citoyenne sur la fin de vie - la "mort souhaitée"
Journée d’études
Le vendredi 2 juin 2023
AMPHI AR06 - Faculté de droit de Nancy
Sous la direction scientifique d’André Moine, Maître de conférences en droit public, Université de Lorraine/IRENEE
> Inscription obligatoire (gratuite) en présentiel en cliquant-ici
> Si vous ne pouvez pas vous déplacer, vous pourrez suivre l'événement à distance via ULTV en cliquant-ici
> Programme détaillé
Présentation :
Dans un régime démocratique, les règles établies sont prises en vertu
d’une autonomie de principe des hommes/citoyens et non de règles venues
de l’extérieur, d’un Dieu ou d’un monarque absolu, soit d’une
hétéronomie. Cependant, cette distinction entre l’hétéronomie et
l’autonomie se retrouve dans les choix que l’être humain peut opérer
lorsqu’autrui n’est pas en jeu et notamment dans ceux relatifs à sa vie
biologique, soit ce qui relève de son « autonomie vitale ».
Si le
droit au respect de la vie est sans discussion protégé, la liberté de
mourir n’est pas réglementée sans contestation. Son encadrement par
l’État peut résulter, dans un régime démocratique, des représentants du
peuple ou de son expression directe. En amont de cette décision, le
choix du gouvernement français est aujourd'hui de recourir à une
convention citoyenne sur la fin de vie (mise en place à partir de
décembre 2022 et qui prendra fin au printemps 2023) afin de produire des
propositions dites citoyennes sur le degré d’emprise du droit positif
sur le sujet. Ce choix politique suscite des interrogations sur le
caractère adapté et légitime de ce procédé qualifié de participatif pour
un tel enjeu.
Nous tenterons au cours de cette journée
d’études, en accueillant les interventions de spécialistes des sciences
humaines (philosophie, sociologie, psychologie, médecine, politique,
droit), de réfléchir sinon de répondre aux questions suivantes : Quelle
aptitude et quelle légitimité ont des citoyens tirés au sort pour
décider, individuellement et collectivement, de l’étendue de la liberté
de mourir « des autres » ? Quel est l’apport démocratique d’une
Convention citoyenne sur un sujet touchant à une (la) liberté vitale et
quelle est la légitimité de la réglementation proposée ? Quel équilibre
entre l’autonomie des individus quant-à leur mort et l’hétéronomie d’une
réglementation la limitant est proposé par les membres de la Convention
?
L’objectif de cette manifestation est ainsi d’étudier l’outil
démocratique constitué par les conventions citoyennes en analysant les
enjeux et les résultats de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
Celle-ci amenant une assemblée de citoyens tirés au sort à définir des
règles qui portent atteinte à une liberté de l’être humain dans un
domaine vital, à quel équilibre entre l’autonomie et la réglementation
sociale sont-ils parvenus et le procédé participatif s’en avère-t-il en
l'occurrence adapté et légitime ?